Sur les années 1950 en terre Algérienne qui alors était considérée comme territoire français, peu de choses furent écrites.Quand je dis peu, je devrais écrire, rien. Or, ici l´auteur, premier expulsé d´urgence en raison de la loi sur l´Etat d´urgence, nous donne une vision et un apport historique de première main sur cette période. Jean Galland, pour mieux nous faire entrer dans l´événement et pour mieux nous faire comprendre ou nous informer, devient Jean-Jacques, personnage clé de cette terrible époque, porteuse de la genèse de ce que deviendra la tragédie Algérienne, dont nombre d´entre nous ne se sont toujours point remis d´en avoir été acteur ou spectateur.Cette histoire n´appartient pas aux calendes grecques, elle débute dans un hier très proche, dans ces années 1950 et de Toussaint rouge. Nous voyons au travers de ce parcours que se dessine la préfiguration d´un avenir noir , cette guerre d´Algérie. Cette infamie blessera toujours la mémoire et l´avenir de ce peuple, mais aussi de toute une génération d´appelés et de ceux, anonymes êtres sans grade, nés sur cette terre qu´ils chérissaient passionnément et qu´ils perdront.Camus parla de sa mère en définissant l´injustice ressentie. Jean-Jacques, lui, parle de l´injustice faite au peuple Algérien et surtout nous apporte la lumière sur la façon d´agir de l´Administration française. L´auteur ne fait pas le tri entre le grain et l´ivraie. Il raconte humblement, avec simplicité, avec sincérité, dans une abondance de citations, de lieux, de détails et de situations : son histoire d´instituteur fraîchement débarqué avec sa famille, son engagement politique, sa vision du citoyen et sa volonté d´être actif dans la cité de l´homme.Ce témoignage, œuvre de mémoire, est essentiel pour la compréhension de ce que furent appelés ignominieusement les événements d´Algérie. à lire pour que le livre reste notre liberté et la vertu de notre démocratie.Né en 1928 dans le Cher, Jean Galland part en 1950 en Algérie enseigner dans les villes de Messaad, Tabarourt, Akerrou, puis Tizi-Rached.Il adhère au PCA à Alger dès son arrivée. Trois de ses cinq enfants naîtront en terre Algérienne. Après son interdiction de séjour, il occupera plusieurs postes dans le Cher et finira sa carrière comme principal de collège dans l´Indre-et-Loire, où il vit actuellement.
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