Évoquer aujourd´hui l´arabisme, c´est rappeler une expérience politique qui apparaît à tous égards comme un échec historique retentissant. Car si le nationalisme arabe - l´arabisme - est l´aspiration d´une « nationalité » - l´arabité - à se constituer en entité politique intégrée et indépendante, il n´est que de considérer la désintégration et la subordination actuelles du monde arabe pour mesurer la faillite du nationalisme en question.Ce paradoxe historique m´a inspiré ce livre. Il ne s´agit pas d´une étude désintéressée, présentée par un orientaliste désengagé. Il s´agit bien au contraire de la réflexion d´un Arabe engagé dans la vie publique, qui pour cela ressent l´échec du nationalisme arabe comme un échec personnel et qui, lorsqu´il en fait le bilan, fait en quelque sorte le bilan de sa vie propre.Ce bilan est pour moi d´autant plus douloureux que je suis Libanais et que, en cet été 1982, mon pays n´est que ruine et désolation provoquées dans une large mesure par les errements de l´arabisme. Et pour moi se dissipe l´espoir, ou l´illusion, de voir un jour ceux qui restent malgré tout mes frères, du Golfe persique à l´Océan atlantique, se libérer d´eux-mêmes d´abord et de leurs archaïsmes, pour s´affranchir ensuite de la dépendance étrangère qui les tient, aujourd´hui plus que jamais, sous sa loi.
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