"1956. On mentait beaucoup en ce temps-là. Par une coquetterie de République vieillissante, la guerre d´Algérie n´avouait pas son nom. Elle se faisait appeler ""Pacification"". Parmi les dizaines de milliers de jeunes qu´elle gardait sous ses drapeaux quelques-uns la prirent au mot. Pacifier leur convenait. En ce combat douteux ou les camps s´affirmaient aussi nombreux que les intérêts, ils n´appartenaient à aucun. Et personne ne réussit à les récupérer, pas plus pour déserter que pour gonfler le choeur des centurions d´opérette... Inconnus aux bataillons de la planque et du piston, ces utopistes isolés s´accrochaient à une réalité, une seule, impalpable et fragile, au nom impossible à trouver dans les règlements militaires, leur conscience."
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