Nous avancions tous les trois, d´un pas saccadé assourdi par l´humidité de la terre brunatre. Le vent du nord secouait impitoyablement les faîtes des arbres squeletteux et jouait dans mes longs cheveux défaits. Un froid aigre me bouchait par moments narines et oreilles. Je n´entendais presque plus le flux monotone de la rivière que nous longions.Le pré qu´on traversait était interminable. La terre fuyait vertigineusement sous nos pieds. Au-dessus de nos têtes, une voûte d´un gris sombre menaçait, pleine de dessins animés et animaux. Des tonnerres éclataient et le ciel se fendait en plusieurs plateformes. Les dessins se transfiguraient en profils de bêtes féroces qui mugissaient, grognaient, hurlaient. De longs éclairs les traversaient comme des sourires pour ensuite s´électrochoquer et disparaître, comme si de rien n´était. Cela me bouleversait. Je me rapetissais, stupéfiée.
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