omment définir la politique de la République en terre d'islam ? Jusqu'au début des années 1950, à l'ère des colonies, la France tente de centraliser en métropole les forces d'un empire musulman éclaté. L'axe déterminant de cette politique est l'islam, que l'on veut réformer en le " christianisant " afin d'assimiler les musulmans aux Français. Cette expérience du passé colonial français nourrit encore aujourd'hui le rapport à l'islam et aux musulmans en France.Jalila Sbaï retrace pour la première fois l'histoire de cette politique, de la question du califat à celle de Palestine, des protectorats aux mandats, en passant par les débats idéologiques sur la supériorité ou non de la civilisation chrétienne sur la civilisation musulmane. Elle souligne l'influence capitale des institutions mises en place par la France pour orienter cette politique : Commission interministérielle des affaires musulmanes, Haut-comité méditerranéen, Centre des Hautes études et d'administration musulmane...Au coeur de ces dispositifs, nombre d'orientalistes chrétiens, fonctionnaires-savants-experts de l'empire, jouent un rôle majeur : Louis Massignon et Robert Montagne ont, parmi d'autres, marqué de leur empreinte cette politique musulmane de la France.
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