Sur ses vieux jours, un ancien journaliste relate au magnétophone les événements importants de sa vie. Élevé par sa grand-mère sous la férule dun père militaire, autocratique et bambocheur qui soutiendra le coup dÉtat de 1960, il passe une grande partie de sa scolarité comme interne boursier au lycée Galatasaray d'Istanbul. Ces souvenirs denfance et dadolescence sont marqués par labsence de la mère, morte lorsque le narrateur était très jeune, par la tyrannie et parfois la brutalité du père, par la réclusion entre les murs du lycée que la camaraderie, les blagues de potache, léveil de la sexualité rendent un peu moins pénibles. Dans ce récit tour à tour drôle, amer et cynique, émaillé de considérations sur la Turquie daujourdhui et sur son président, affleure à chaque page une rébellion à peine voilée contre lautorité, quelle soit paternelle ou étatique. Un livre émouvant, qui plonge dans la mémoire intime d'un homme épris de liberté, et rappelle les premiers romans de lauteur. Traduit du turc par Jean Descat Né en Turquie en 1951, Nedim Gürsel est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages, romans, nouvelles, récits de voyage, essais. Lauréat de plusieurs grands prix littéraires, dont le prix France-Turquie, il occupe une place primordiale dans la littérature de son pays et son œuvre est traduite dans de nombreuses langues. Il vit à Paris, où il est directeur de recherche au CNRS et enseigne à l'École des langues orientales.
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