Le partage du monde

«JE VIENS DES PAYS PAUVRES. J´AI VÉCU. JE N´AI PEUR DE RIEN. JE SUIS RENTRÉ CLANDESTINEMENT EN France, ET J´AI ÉTÉ ARRÊTÉ PAR LES FLICS. J´Al EU DU BOL, SOIT DIT EN PASSANT. J´ai pu leur filer entre les doigts. Aujourd´hui je suis dans un pays où tout le monde peut venir. Sans distinction de races ni de religions. Un pays sans contours. Sans frontières. Le pays de tous les hommes. Moi qui n´ai rien choisi ni rien décidé, j´ai voulu écrire pour dire ce que je pense de la vie et des charters, de la politique mesquine des ministres et des experts, et de notre présence sur terre. Notre présence à nous, les hommes, nous, batisseurs de murailles et de frontières, nous, créateurs d´exclusions. » Après avoir quiné le Maroc à 18 ans pour voyager et étudier aux Etats-Unis et en Europe, Kebir Ammi s´est installé il y à vingt ans dans la région parisienne où il enseigne l´anglais. Il est l´auteur d´un roman consacré à la vie de saint Augustin en Algérie, Thagaste (éditions de l´Aube, mai 1999).