Toujours sous forme de contes, ce second volume est le plus étourdissant catalogue qui se puisse rêver de toutes les ruses possibles et imaginables, de toutes les escroqueries et autres tours moins innocents encore que se jouent les hommes entre eux dès que la justice à le dos tourné - mais parfois aussi avec sa complicité. Ainsi sommes-nous successivement introduits chez d´honorables marchands experts en toutes sortes de fraudes, chez des voleurs professionnels hautement organisés, dans des sociétés louches fondées sur l´abus de confiance et l´exploitation de la crédulité publique, parmi les coupeurs de bourse, les entremetteurs... et les entremetteuses. De quoi laisser rêveur La question que l´on se pose est bien sûr celle-ci : qui, dans cette société en ébullition, songe à autre chose qu´à tromper son voisin? La réponse n´est pas clairement donnée par l´auteur, mais facile à déduire: seuls les imbéciles ne trompent personne. Ce qui ne veut pas dire que le présent ouvrage soit une incitation à la malhonnêteté, bien au contraire. Mais une invite à ouvrir l´œil, certainement. Que nous disent en effet ces «contes» (dont l´auteur affirme qu´ils se fondent tous sur des données authentiques)? Que la première qualité de l´homme condamné à vivre en société doit être la vigilance: qu´il ne devra jamais se fier aux apparences, qu´il lui faudra mettre en doute toutes les « vérités» que cherche à lui faire avaler son prochain, même si elles sont admises par tous - surtout si elles sont admises par tous. La leçon, on le voit, mérite encore d´être méditée ... ´Abd al-Rahmane al-DJAWBARI. Sa vie est un mystère. On- sait seulement qu´il vécut à la fin du XIIIe siècle, qu´il fréquenta la bonne (et la mauvaise) société de Baghdad et de Damas, et qu´il était l´un des intimes du sultan de Mossoul . Personnage curieux et curieux personnage en tout cas. 1/ à dévoré des bibliothèques, mais avoue s´intéresser .surtout aux aspects inavouables des mœurs de ses contemporains. 1/ aime à fréquenter les « milieux» : tous les milieux, mais particulièrement ceux dont l´honorabilité de façade cache de peu recommandables pratiques. Son plus vif plaisir : surprendre Ia vertu la main dans le sac, et lui arracher son voile. On verra que les occasions, déjà à l´époque, ne manquaient pas ...
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