Depuis presque vingt ans, il est devenu impossible de parler du Chiisme, en particulier sous sa forme duodécimaine, sans évoquer les bouleversements profonds et souvent violents causés par la révolution islamique d´Iran. Ces événements, accompagnés de l´accession au pouvoir d´une partie du clergé, ont focalisé assez longtemps, pour des raisons plus ou moins tragiques, l´attention de nombreux pays dans le monde. à travers l´ordonnancement de l´exposé de ce livre qui ce veut avant tout informatif, apparaît assez clairement une problématique qui permet de saisir les évolutions de divers courants à l´intérieur du Chiisme duodécimain et leurs rapports avec le pouvoir. Deux voies ont été tracées, au fil du temps, pour donner aux Chiites une possibilité d´accès au pouvoir. La première consistait à postuler l´existence d´un imam vivant en ce monde, successeur spirituel et dynastique des douze. Cette voie suivait le modèle de tous les mouvements dits de ´mahdiyya´ qui ont marqué tout particulièrement l´histoire de l´Irak et de l´Iran ancien. La seconde voie est celle des théologiens fondamentalistes usûlis, qui, progressivement, ont élaboré les concepts visant à expliciter les modalités de la délégation des pouvoirs du douzième imam à un clergé compétent. Cette tendance à atteint son apogée avec la théorie de Khomeyni, permettant l´exercice du pouvoir, au nom de l´Imam, par un juriste qualifié qui préside à l´élaboration d´une constitution islamique. En même temps pourtant, cette voie appelle à un rapprochement avec le sunnisme, lequel, au-delà d´une obligation temporaire d´alliance politique, s´impose comme une nécessité théologique.
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