En 1948, G. C. Anawati et nous-même avions publié une Introduction cl la théologie musulmane, où noue présentions au lecteur l´histoire, la méthodologie et la problématique de la « science du kalôm », Par ailleurs, nous nous risquions à inaugurer une recherche de « théologie comparée » : par une mise en regard de l´élaboration des valeurs musulmanes et des valeurs correspondantes de chrétienté. Si bien que la deuxième partie de cette Introduction traitait « des siècles patristiques» et « de l´age scolastique », en référence à leur tour aux développements de la pensée musulmane. Nous assistions alors - fait historique capital - à l´arrivée en Occident, sous le revêtement des traductions latines, de la falsafa ou « philosophie hellénistique de l´Islam », celle des Kindî, Farabi, Avicenne, Averroès. Et la troisième partie reprenait directement, selon la même confrontation de valeurs chrétiennes et musulmanes, le problème des « sources» ou « lieux théologiques », de l´invention et du jugement en théologie, et des rapports qui s´y nouent entre raison et foi, philosophie et donné révélé. Ce n´était là qu´une « introduction » ... Et nous annoncions une présentation des « grands problèmes de la théologie musulmane », c´est-à-dire une étude directe des questions majeures traitées par la « science du kalam » ou d´autres disciplines, mises en regard toujours des élaborations chrétiennes, mais selon la problématique et l´axiomatique des penseurs musulmans. Depuis quelque dix-huit années, ce second ouvrage promis nous à été souvent réclamé, et bien long, trop long certes, est le délai que nous nous octroyames. à vrai dire, il nous fut imposé par des recherches analogues en d´autres domaines de la pensée musulmane.´ Le signataire de ces lignes s´essaya, dans La Cité musulmane, à une étude comparative de philosophie politique (et des « sources du droit ») , puis, en collaboration à nouveau avec G. C. Anawati, à une présentation globale de la Mystique musulmane.
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