Il fut un temps, dans l´Arabie pré islamique, terre de nomades et de guerres incessantes, où le bruit des armes cédait parfois le pas au chant des poètes. Chaque tribu possédait le sien, et tous rivalisaient de talent lors de joutes oratoires, comme celle d´Okaz, près de La Mecque. Le poème victorieux devenait trophée. Il est dit que les plus célèbres d´entre eux furent inscrits en lettres d´or sur des banderoles de lin ornant la Ka´ba, d´où leur nom de Mou´allaqat, poèmes suspendus. Ces sept odes, écrites par sept poètes différents, chantent, dans des tonalités très différentes, la dureté des batailles et l´héroïsme des hommes, la beauté des femmes et celle des paysages, l´amour de la gloire et de la vie... Pour rendre l´hommage qu´elle mérite à cette poésie emblématique des lettres arabes, AbdalallahrAkar à choisi le textile, et plus précisément la tarlatane, comme support de son œuvre plastique. Jouant. de cette matière souple et vivante, dont la texture se lit en transparence, l´artiste, qui s´inspire d´un des plus anciens styles de calligraphie -le koufique-, à su marier avec talent classicisme et modernité.
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