La route que je longe n´a pas de bordure. Au-dessous de mes pieds, s´étend le vallon, profond et obscur. Un brouillard lumineusement épais remplit le fond, semblable à ces couches éthérées et blanches que survole un avion et qui cachent la cité.Fidji me suit comme une ombre. La lumière fugitive du jour qui finit dessine ses contours et le rend plus sombre. Par moments, je sens sa langue sur mon mollet nu qu´il lèche. La sensation tactile me rassure, me donne le sentiment de mon existence physique, que je ne suis pas seule. Nous foulons imprudemment les aiguilles de pins qui fracassent dans un bruit sec.Tout en descendant la chaussée en pente, vers la mer, je presse le pas, évitant toujours de regarder le vallon qui fuit, de regarder derrière moi. Au bord, une rangée d´arbres s´élève comme autant d´hommes qui m´escortent. Vision sécurisante qui me fait presque ralentir. Le brouillard paraît s´épaissir.
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