Les Arméniens ont contribué d´une façon essentielle au développement de toutes es branches des arts et métiers dans l´Empire ottoman. Ce phénomène à ses racines, pour une grande part, dans la situation politiqueet sociale qui était celle des Arméniens - et aussi des autres communautés « minoritaires » - pendant la seconde moitié du XIXe siècle et la première décennie du XXe siècle.Les persécutions systématiques et les massacres organisés qui dispersèrent en grand nombre les Arméniens parmi les villes de Syrie et d´Egypte furent l´un des facteurs déterminants qui conduisirent nombre d´entre eux à pratiquer la photographie ès la fin du XIXe siècle : elle constituait un moyen d´existence là où ils s´étaient établis. D´autres conditions opportunes sont venues conforter l´essor de cette discipline : depuis la traduction du livre de Daguerre en turc en 1841, les photographes arméniens ont joué un rôle édifiant dans tout le Moyen-Orient, de Constantinople au Caire. Grâce à leurs clichés, ils nous ont transmis une chronique de la société orientale au XIXe siècle. En effet, si les premiers photographes voyageurs occidentaux photographiaient surtout les vestiges archéologiques et les sites bibliques, les photographes résidents arméniens, privilégiaient, quant à eux, les prises de vues réalisées en studio et dans les quartiers populaires des grandes villes.Par ailleurs le Sultan Abdul Hamid (1876-1909), souverain féru de photographie (il avait son propre studio photographique et ses photographes officiels), avait eu la volonté de constituer un « panorama en images » tant des peuples que des réalisations telles que routes, voies ferrées, académies et hôpitaux, afin de donner de son pays une image moderne.Il dépêchait ainsi dans tout l´Empire des « photographes ottomans » dont il recueillait les travaux dans des albums qu´il offrait aux représentants des Etats anglais et américains.A partir du milieu du dix-neuvième siècle, on vit se multiplier des studios de photographes arméniens dans la plupart des villes ottomanes, à Constantinople, les trois frères Horsep, Vichen et Kervork Abdullah rachètent l´établissement photographique du chimiste allemand Rabach lors de son départ en 1858. Les plus réputés de ces studios étaient ceux de Garabedian et Krikorian à Jérusalem, de Guiragossian et Sarafian à Beyrouth, de Berberian à Amman, de Halladjian à Haïfa, etc.Le premier studio de photographie à été créé dans les années 1880 par le père Yessayi Garabédian dans le monastère arménien Saint-Jacques de Jérusalem. Le patriarche voulut enseigner cette pratique au clergé afin de conserver la trace des documents anciens. Il à formé le séminariste Garabed Krikorian à la photographie ainsi que d´autres photographes qui par la suite, s´installèrent à leur compte. « Et les photographes arméniens n´engageant que des assistants arméniens, le savoir s´est transmis de génération en génération... », explique Akram Zaatari réalisateur libanais, auteur en 1998 d´un documentaire sur Van Leo, intitulé « Her + Him Van Leo ».
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