Bagdad des morts qui sonnent plus fort que d'autres

Cette histoire n´est ni inventée ni imaginée. La part de fiction y est minime. Jade existe. Il se trouve dans un asile psychiatrique. Il s´y est enfermé, libre d´y entrer ou de faire sa valise, Quand bon lui semble. Lui seul en pressent la nécessité. C´est un fou sage, Jade, mon héros. Il y à de quoi! Les guerres JUSTES déstabilisent. On l´appelait le fuyard. Sa vie, longue d´un demi-siècle, fut une succession de fuites. Jade connaîtrait les guerres, la peur, l´idéalisme, le sien, et celui des autres qui n´était que mystification. Il connaîtrait aussi l´amour, sur les ruines, parmi les cadavres des morts innocents de Sabra et Chatila. De Haïfa en Palestine, jusqu´à Bagdad en Iraq, en passant par le Liban ravagé par une si longue guerre, les stratèges étaient les mêmes et les seigneurs de la guerre ne différaient pas. Dans sa quête de la paix, l´historien archiviste à la Grande Bibliothèque de Bagdad rencontrerait joies et désenchantements, la douleur de la séparation et l´absurdité des guerres. La pyramide de la honte à Abou Ghraïb, il en avait fait partie. . Au nom de la démocratie, on devient tortionnaire, on tue parce qu´il y la manne du pétrole. Des milliers d´innocents, dont sa fille, en paieraient le prix. La guerre en Iraq dictatorial était comme une défaite de la démocratie, bafouant ses valeurs .. .Il n´y croyait plus. Ezza Agha Malak Romancière et poète francophone, Chevalier dans l´ordre des Arts et des Lettres, Professeur et directeur de recherche universitaire.