"L´attention portée au phénomène grand ensemble par le public et les chercheurs en sciences humaines s´est d´emblée concrétisée, à travers un jeu passionné du pour et du contre, comme interrogation sur sa nocivité et à ranimé le débat du normal et du pathologique. à l´usage une telle formulation du problème devait se révéler incapable d´en rendre compte parce qu´elle posait à priori la pathologie du grand ensemble au lieu de mettre préalablement en question le sens attaché à une telle manière de le caractériser. La question monotone et insistante de savoir s´il était possible de s´accoutumer à vivre dans un grand ensemble, les interprétations multiples et contradictoires fournies permettent de penser qu´une confusion s´est opérée entre la réalité nouvelle et les réactions affectives qu´elle suscitait. De là une ambigüité porteuse du risque de prendre pour seule réalité concrète l´idéologie développée à propos du grand ensemble, risque particulièrement grand dans une étude psychosociologique puisque la relation cherchée entre l´individuel et le social situe son projet au lieu possible de fixation du discours idéologique que notre société produit en réponse aux dimensions économiques et politiques des phénomènes auxquels elle se trouve confronté.. Si le besoin de comprendre à motivé de tout temps une interrogation des hommes sur leur vie concrète lorsqu´elle s´appréhendait comme nouvelle, cette interrogation adopte à notre époque une forme particulière faite du désir de s´approprier au moyen du discours une réalité concrète et de la croyance en la capacité de ce même discours d´en faire disparaître les contradictions. L´idée d´une nocivité possible du grand ensemble conduit ainsi à en rechercher la solution à partir d´une explication forcément réductrice et normalisante des faits constatés. Il n´est pas gratuit à ce sujet que les discussions engagées à propos de ""l´adaptation"" aux grands ensembles traduisent toujours finalement au-delà de la recherche des remèdes, une volonté normative de faire le bonheur de l´homme."
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