"Au Maghreb, sous l´empire de la renégociation de la dette publique et des injonctions des organismes internationaux, ""l´Etat développeur"" des lendemains de l´indépendance, tout à la fois moderniste, patrimonial et autoritaire, avait dû se faire ""modeste"" et en appeler au développement du secteur privé ainsi qu´à une implication renforcée de la ""société civile"". Le succès n´a pas été au rendez-vous de ce tournant pris dans les années 1980. Bien plus, des inégalités renforcées, des taux de chômage plus élevés, un système éducatif dévalorisé, une offre publique de soins dégradée ainsi que de nouvelles formes de pauvreté se sont conjugués pour mettre à mal un lien social déjà fragile. Des mouvements sociaux témoignent d´une angoisse individuelle et collective telle qu´elle s´est muée, par de là les calendriers spécifiques, en une priorité commune aux agendas politiques des trois pays du Maghreb : ""sécuriser"" la société en endiguant les ""débordements"" du social. C´est à déchiffrer ce moment particulier des mutaions de l´action publique que s´attache ce livre. Ciblé sur trois activités principales - la formation, l´accès à l´emploi et la protection sociale -, cet ouvrage montre que la réforme de ces politiques se définit dans des configurations spécifiques, à la fois nationales et locales."
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