Depuis le milieu des années 1980, l´adoption de politiques d´ajustement structurel dans les pays du Maghreb, la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) de l´Union Européenne, ainsi que la brusque transition vers l´économie de marché en Europe de l´Est, traduisent l´approfondissement du processus de mondialisation des échanges que les accords du GANT et la création de l´Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ont institutionnalisé en 1994. Les politiques agricoles de chaque pays ont tendu à abandonner les mécanismes de la protection pour adopter ceux de la médiation entre, d´une part, le marché international et, d´autre part, les agricultures nationales. Face à ce qui est interprété comme un affaiblissement du rôle des Etats dans la régulation de la production agricole, on est en droit de s´interroger sur la capacité des agriculteurs à trouver des alternatives locales, dans le court terme, voire à se positionner par rapport au marché mondial, sur un plus long terme. Aussi, l´émergence des stratégies paysannes, dans leur articulation avec les politiques nationales, est-elle, aujourd´hui, au centre de toute réflexion sur le devenir du monde rural dans les pays méditerranéens. L´intensité des échanges comme la confrontation commerciale entre produits de même nature, dans le bassin occidental de la Méditerranée plus particulièrement, traduisent une interrelation entre les économies agricoles des deux rives. Cette caractéristique d´ensemble justifie la mise en perspective des mutations qui s´opèrent au nord comme au sud de la Méditerranée.
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