"Quand la nuit de la guerre froide s´est achevée, l´Amérique s´est réveillée seule. Soulagée de voir s´effondrer l´adversaire d´un demi-siècle, elle n´a pas renoué avec la "" normalité "" d´une puissance comme les autres, parmi les autres. S´identifiant d´abord à la globalisation, elle à vu passer une décennie d´enrichissement, d´optimisme, voire de désinvolture, avant d´épouser plus ouvertement un projet néo-impérial qui la taraudait depuis un moment. Servie par une puissance militaire sans rivale, l´Amérique à envisagé de refaire le monde à son image, quitte à écouter trop attentivement les sirènes du néoconservatisme militant, à surévaluer l´efficience de moyens militaires aux dépens des autres instruments d´influence, à prendre de coupables libertés avec le droit et les opinions des autres. Le divorce avec l´Europe devenait une possibilité ouvertement envisagée, la globalisation hier adulée était sacrifiée sur l´autel de l´intérêt national posé en dogme, alors que les attaques terroristes du 11 Septembre la mettaient face à un monde islamique mal connu. Dans l´attente d´une vision correctrice de ces dérives prévaut une impression d´inachèvement, voire d´entêtement et de précipitation, qui jette le doute sur le succès de cette ambition néo-impériale. Ghassan Salamé est professeur de relations internationales à l´Institut d´études politiques de Paris. Il à été ministre du gouvernement libanais et conseiller spécial du secrétaire général de l´ONU."
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