"Citoyen syrien d´origine arménienne, Aram Karabet militait dans les rangs d´une organisation communiste clandestine quand il fut arrêté, en 1987, par les services de renseignement. Il avait à l´époque vingt-neuf ans et travaillait comme aide-ingénieur dans la ville de Hassaké, dans la Djézireh, au nord-est du pays. Après sept longues années passées dans la prison de Adra, à proximité de Damas, il fut enfin jugé par la Cour de sûreté de l´Etat et condamné à treize ans de détention, suivis de treize autres de déchéance de ses droits civils. Son attitude digne devant le tribunal et son refus de renier ses convictions politiques, malgré d´affreuses tortures physiques et morales, lui vaudront d´être transféré, un an plus tard, vers la terrible prison militaire de Palmyre, véritable camp de concentration où périrent au cours des années 1980 et 1990 des milliers de détenus politiques. La description qu´il en donne, à la limite de l´insoutenable, va bien plus loin que la dénonciation de la cruauté sans bornes des geôliers. Ce qui glace d´horreur, c´est l´acharnement quotidien des tortionnaires à déshumaniser leurs victimes, à vouloir les convaincre qu´elles ne sont, ainsi que tous les sujets de ""l´Eternel Président"", que des hasharat, des insectes. Ecrit il y à quelques années et publié en 2009, le récit d´Aram Karabet nous informe bien plus sur la nature du régime instauré par Hafez al-Assad et dévolu à son fils que ne pourrait le faire une étude savante en sciences politiques."
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