En tant qu’intellectuel, patriote et témoin de son temps, Rachid Kacem présente son pays comme victime d’un régime dictatorial dans un gant de velours, dévoyé par une clique gouvernante complice et servile. Une clique dont chaque membre, après avoir été au summum de sa gloire, dut, un jour, mordre la poussière et être voué aux gémonies pour le bon plaisir de son maître qui à continué à régner en conquérant tout-puissant malgré ses maladies successives, la débacle de Bizerte, les exécutions sommaires dont celle de Ben Youssef, le coup d’État manqué de fin 1962, ses frictions avec de Gaulle, le FLN, Nasser, et les autres, le revers de sa politique agraire de 1969 et la révolte populaire de 1978 ! Chroniques des années obscures. Rachid Kacem (1918-1986) est né à Tourbet el-Bey, au cœur de la Médina. Sadikien et ayant fait ses études de droit à Paris, il occupa plusieurs postes de responsabilité dans lAdministration tunisienne avant et après l’indépendance. Il fut, tout jeune, gouverneur (khalifa) de la banlieue nord de Tunis et connut les affres des geôles colonialistes le jour même de la déportation du Monarque-Martyr, Moncef Bey, dont il fut un fervent disciple. À la fin de sa carrière, il se contenta de modestes postes de responsabilité jusqu’à sa retraite, en 1978, du ministère de l’Intérieur...
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