"Nouveau porte-parole des "" déshérités "", l´islamisme politique ne s´attaque pas à la propriété et au pouvoir économique qui en découle, mais à la souveraineté et au pouvoir politique qui la représente. Quand il devient armé, il exerce une violence meurtrière indifférenciée, visant à démontrer que le pouvoir n´est nulle part souverain. Le fondamentaliste islamiste ne revendique pas la propriété de territoires, mais une redistribution monétaire sans frontières. Dès lors, il entre en conflit avec les souverains en place, en pays d´islam en premier lieu, particulièrement dans les pays pétroliers, en second lieu avec les titulaires de la souveraineté dans le monde, donc avec le centre principal, les Etats-Unis. Cette dynamique qui anime les islamistes ne relève pas uniquement d´une nostalgie millénariste, d´un désir d´en revenir à l´Empire musulman au temps de sa splendeur. Ahmed Henni montre qu´elle s´inscrit localement dans le fonctionnement rentier des sociétés pétrolières où la richesse est liée au statut des individus. Et qu´elle s´inscrit historiquement dans la mutation mondialisée du capitalisme d´industrie en capitalisme de rente, financière notamment, où les idéologies valorisant les statuts pourvoyeurs de revenus prennent la place des idéologies valorisant le travail de production Ahmed Henni à exercé d´importantes fonctions dans la gestion de la monnaie (Banque centrale d´Algérie) et dans l´administration fiscale (Direction générale des Impôts en Algérie . Il est aujourd´hui professeur d´économie à l´Université d´Artois"
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