Jean Amrouche donc, une belle voix, riche, professorale et que certains aujourd´hui peuvent trouver un peu affêtée5, aux amples harmoniques musicales, mais aussi, pour quelques autres, la voix grave, écoutée avec émotion et respect aux Rencontres Internationale de Grenade par des hommes qui, tel Jean Starobinski, s´en souviennent encore. Une voix qui ´pouvait, à l´occasion, se briser, comme celle que nous avons entendue quelques années plus tard, en pleine guerre d´Algérie, une voix qui disait : « Je suis Kabyle et chrétien »,et qui fut couverte par les huées de certains, dans cette salle où le Comité des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Afrique du Nord avait organisé un meeting, le 27 janvier 1956, meeting auquel participaient Robert Barrat, Aimé Césaire, André Mandouze et Jean-Paul Sartre. La voix d´Amrouche alors se brisa, s´arrêta, puis poursuivit, nouée d´angoisse.
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