§ 1. Entre le poète de Najd (dont on peut situer la carrière dans la deuxième moitié du septième siècle) et le poète d´Agen (1798-1864), cet ouvrage instaure un dialogue auquel sont conviés les personnages du beau drame d´amour dont la poésie. Grace à leur audace poétique qui témoigne de l´essentiel les générations ne leur ont pas marchandé leur admiration. Ils ne s´étaient jamais rencontrés auparavant. Puisse cet ouvrage croiser deux cœurs dans les racines mêmes de l´être après avoir établi entre eux une réciproque convenance! § 2. «Ma Muse, dit Jasmin, n´est pas tout à fait si naïve qu´elle en à l´air»!. Je prends au sérieux cette déclaration et désire lui donner du relief. Car bien que reculant devant la description des crimes teintés d´horreur: «Que ma Muse s´anéantisse, Plutôt que de m´apprendre des crimes si vieux, Qui m´allument le sang et me crispent les cheveux» (IIII, p. 167), elle ne laisse pas d´en être instruite. Certes elle répugne à se métamorphoser en Pythie. Mais pour être de bonne compagnie, elle n´en reste pas moins tributaire de l´élucidation de l´ame, au point de jonction du mal d´amour et du silence de folie. Et c´est en cela qu´elle rejoint la voix déchirante, épurée, de Majnoun. § 3. Les doutes sont permis sur l´existence du poète arabe dont le récit de vie, comme pour certains troubadours, pourrait n´être qu´un roman tiré des poèmes mis sous son nom. Mais l´affabulation dans ce cas profite à la production poétique puisqu´elle étoffe de nouveaux dessins la tapisserie par des entrelacements et des élancements inspirés par le mimétisme…
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