« Douze ans après son assassinat, au soir du 11 février 1988 à Peshawar, au Pakistan, le poète afghan Sayd Bahodine Majrouh n´est nullement entré dans l´oubli. Insensiblement, le cercle de ses premiers lecteurs s´est élargi. Son œuvre à éveillé de nouvelles résonances et la reconnaissance de sa prophétique singularité. Aujourd´hui, l´édition en format de poche de son texte inaugural, le Voyageur de minuit, vient comme le signe supplémentaire de cette force vive, à la fois tonique et lumineuse, mais qui se double aussi d´une fonction d´alerte. Les forces de bêtise et de haine qui ont tué Majrouh n´ont cessé depuis de prospérer en Afghanistan et ailleurs. Ces forces dont il avait, revendiquant d´emblée le rôle désespéré de l´éveilleur qui chemine au plus noir de la nuit, annoncé la venue puis l´essor. Dans le Voyageur de minuit, qui, ne l´oublions pas, fut composé avant l´invasion de son pays, c´est Majrouh le guetteur, Majrouh le messager, que nous entendons. [...] Sans rien renier de ses héritages d´Orient et d´Occident où se retrouvent, entre autres, Khayyam, Rumî, Montaigne et Diderot, Majrouh à inventé un genre qui lui appartient en propre : la fable épique. »André Velter, Le Monde
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