abhan Adam ne peint pas le visage de l´homme « dans la forme la plus parfaite »selon l´expression coranique. Il ne peint pas ce qu´il voit, il peint ce qu´il imagine. Comme si le visage était d´une argile pétrie avec un sang humain et un sang sauvage. Dans ce mélange, il n´y à pas de séparation entre ce que l´on nomme ciel et ce que l´on nomme terre, entre la raison et l´instinct, entre ce qui est haut et ce qui est bas. Ainsi le visage émane-t-il des hiéroglyphes de l´imaginaire comme s´il sortait du sein de la nature dans sa primitivité : en une sorte de défi à l´esthétique de la Loi religieuse et de la raison. C est à peine si le visage ne fond pas sur vous avec brutalité et colère. Parfois, il est comme un tas de chair adhérant à un autre tas, la tête. D´autres fois, cette tête n´a qu´un seul œil, ou trois yeux, ou bien des yeux qui se superposent, exorbités, comme si la tête était collée à ce qui pourrait être le cou, lui-même collé à son tour à ce qui pourrait être un corps. Il arrive aussi qu´une autre masse, telle un corps d´animal - souvent un ane ou un corps d´oiseau, une huppe - traverse une autre masse qui ressemble à un corps humain.
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