Le Djihadisme

"L´islamisme n´est pas une déformation de l´islam , il est inscrit dans sa matrice comme un de ses "" possibles "", parce que sa Lettre, soumise à une certaine lecture, peut aisément emprunter le trajet tracé par le projet islamiste et résonner dans l´espace balisé par ses convictions politiques. Implorée, elle obtempère et se résorbe dans les brumes idéologiques de son interprète islamiste, qu´un accès sauvage à la lettre affranchie de toutes les formalités d´usage et autres astreintes, et que la tradition imposait jadis à tous ceux qui voulaient la faire dire ou dire en son nom. Le jihadisme actuel, déjà périclitant, s´éteindra à coup sûr, mais si les choses demeurent en l´état, dans deux ou trois décennies, d´autres révoltés ressurgiront, qui, toujours au nom du jihad, partiront de nouveau à l´assaut des ordres (nationaux et mondiaux) établis. Le problème du monde musulman n´est pas un problème religieux, il est d´ordre strictement politique. C´est la nature autoritaire des régimes en place qui, en cherchant à légitimer leur pouvoir au nom de l´islam, pour lancer l´anathème sur ceux qui les contestent, immobilisent la lettre - le Coran et la Sunna - sur le lieu, qui la prédispose à une lecture intégriste. Dupliquant la figure de l´émir ou du sultan, les dirigeants arabes, en particulier, et musulmans, en général, alimentent le conformisme, permettant ainsi à la Tradition de disqualifier tout effort d´interprétation, qui ne s´enracinerait pas dans le soubassement théologique où elle à germé et chercherait à lire et à dire au-delà de l´espace herméneutique circonscrit, par la clôture, qu´elle à érigée au Xlle siècle. Ce n´est pas la Lettre qu´il faut contraindre, pour s´autoriser d´une interprétation nouvelle, mais les "" pères "" qu´il faut obliger à la retraite. Le monde islamique à plus besoin d´un parricide, que d´un aggiornamento. Le prescripteur de la lettre, qui ouvre une artère aux salafistes, qui ne veulent retenir de son sens, que ce qui appelle au jihad, n´est pas l´islam en soi, mais "" les princes "", qui ont en fait la couche de leur conservatisme et l´ombre gardienne de leurs appétences hégémoniques. Liess Boukra est un sociologue algérien. Enseignant à l´université d´Alger (1979-1992), il est actuellement directeur adjoint du centre africain d´études et de recherches sur le terrorisme. Il à notamment publié ""Algérie : la terreur sacrée"", Favre, 2002 et ""Le terrorisme : définition, histoire, idéologie et passage à l´acte"", Chiab , Alger 2006. "
"L´islamisme n´est pas une déformation de l´islam , il est inscrit dans sa matrice comme un de ses "" possibles "", parce que sa Lettre, soumise à une certaine lecture, peut aisément emprunter le trajet tracé par le projet islamiste et résonner dans l´espace balisé par ses convictions politiques. Implorée, elle obtempère et se résorbe dans les brumes idéologiques de son interprète islamiste, qu´un accès sauvage à la lettre affranchie de toutes les formalités d´usage et autres astreintes, et que la tradition imposait jadis à tous ceux qui voulaient la faire dire ou dire en son nom. Le jihadisme actuel, déjà périclitant, s´éteindra à coup sûr, mais si les choses demeurent en l´état, dans deux ou trois décennies, d´autres révoltés ressurgiront, qui, toujours au nom du jihad, partiront de nouveau à l´assaut des ordres (nationaux et mondiaux) établis. Le problème du monde musulman n´est pas un problème religieux, il est d´ordre strictement politique. C´est la nature autoritaire des régimes en place qui, en cherchant à légitimer leur pouvoir au nom de l´islam, pour lancer l´anathème sur ceux qui les contestent, immobilisent la lettre - le Coran et la Sunna - sur le lieu, qui la prédispose à une lecture intégriste. Dupliquant la figure de l´émir ou du sultan, les dirigeants arabes, en particulier, et musulmans, en général, alimentent le conformisme, permettant ainsi à la Tradition de disqualifier tout effort d´interprétation, qui ne s´enracinerait pas dans le soubassement théologique où elle à germé et chercherait à lire et à dire au-delà de l´espace herméneutique circonscrit, par la clôture, qu´elle à érigée au Xlle siècle. Ce n´est pas la Lettre qu´il faut contraindre, pour s´autoriser d´une interprétation nouvelle, mais les "" pères "" qu´il faut obliger à la retraite. Le monde islamique à plus besoin d´un parricide, que d´un aggiornamento. Le prescripteur de la lettre, qui ouvre une artère aux salafistes, qui ne veulent retenir de son sens, que ce qui appelle au jihad, n´est pas l´islam en soi, mais "" les princes "", qui ont en fait la couche de leur conservatisme et l´ombre gardienne de leurs appétences hégémoniques. Liess Boukra est un sociologue algérien. Enseignant à l´université d´Alger (1979-1992), il est actuellement directeur adjoint du centre africain d´études et de recherches sur le terrorisme. Il à notamment publié ""Algérie : la terreur sacrée"", Favre, 2002 et ""Le terrorisme : définition, histoire, idéologie et passage à l´acte"", Chiab , Alger 2006. "
Caractéristiques
Nb Page 443
Dimensions 14 cm x 21 cm x 0 cm
Couverture Broché
Date de Parution 1 févr. 2011
Collection Articles Sans C
Editeur Bachari Editions
Poids 0.35
EAN13 9782913678644
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