Les deux bombes

Washington, 16 janvier 1991, 21 heures. « Au moment où je vous parle, des attaques aériennes sont en cours contre les objectifs militaires en Irak. Nous sommes décidés à détruire le potentiel de bombes nucléaires de Saddam Hussein. Nous détruirons aussi ses installations de fabrication d´armes chimiques ... » Missiles et bombes s´abattent depuis bientôt deux heures sur Bagdad. Il est 3 heures à Paris. Le président George Bush s´adresse au peuple américain et expose sans fard les véritables, objectifs de la formidable machine de guerre américaine. Mais quel rapport y a-t-il entre la destruction du potentiel nucléaire irakien et la libération du Koweït, but assigné par le Conseil de Sécurité aux forces de la coalition? Apparemment aucun, puisque tous les experts s´accordent pour reconnaître que Saddam Hussein ne disposait pas, à cette date, de la bombe, même s´il mettait les bouchées doubles pour la construire. Mais c´est justement là que´ résidait le problème. Il est une des clés de cette guerre, peut-être la principale. L´invasion irakienne du Koweït à donné un habillage légal à fa destruction, probablement décidée, à Jérusalem et à Washington, bien avant le 2 août 1990, du potentiel nucléaire, chimique, biologique et´ balistique de l´Irak (les spécialistes parlent de N.B.B.C.).