A contre nuit

... Donc Protée est aussi Orphée. L´homme à la richesse intérieure si profuse qu´elle à pu en sembler contradictoire à ceux pour qui la contradiction est dommageable - alors que, tension et nostalgie, elle est l´un des moteurs de l´être -, cet homme à mesure qu´il avance dans la vie, et que la vie devient voie et destin, cet homme se veut simple et il expérimente en lui-même, là où véritablement il est, une simplicité: à la façon sauvage et naïve dont l´herbe pousse. La poésie, je le dis, est l´acte du plus simple. Elle est soit le fait d´une éruption, d´une irruption brutale de l´enfoui dans notre plein jour de « civilisés », c´est-à-dire d´amputés définitifs d´une dimension en nous qui est la plus créatrice et que la « civilisation » à pour principale mission de tuer, soit elle est, la poésie, un retour à pas lents, par chemins et sentiers contemplatifs, vers le pays silencieux de l´origine: de toute façon il s´agit, pour qui s´accomplit lyriquement dans la violence élémentaire ou dans le recueillement propitiatoire, de se débarrasser de tout l´encombrant et de tout l´inutile pour satisfaire à l´essentiel. Orphée regroupe autour de lui les animaux et jusqu´aux plus fauves d´entre eux, c´est-à-dire autant de pouvoirs simples. Simple, donc, mais non primitive, la poésie avance le visage nu devant le point du jour: en ce sens, elle est première. Il me semble que la quête de Roger Garaudy depuis toujours s´identifie à cette recherche, chez quelques-uns urgente et impérative, de cela qui est le jour d´avant, jour premier qui fut, rêve-t-on, justice et justesse et paix entre les hommes, justice et justesse et paix entre le cœur de l´homme et sa conscience - au double sens intellectuel et moral du mot conscience -, harmonie et paix et justesse entre le cœur de l´homme et le cosmos.
... Donc Protée est aussi Orphée. L´homme à la richesse intérieure si profuse qu´elle à pu en sembler contradictoire à ceux pour qui la contradiction est dommageable - alors que, tension et nostalgie, elle est l´un des moteurs de l´être -, cet homme à mesure qu´il avance dans la vie, et que la vie devient voie et destin, cet homme se veut simple et il expérimente en lui-même, là où véritablement il est, une simplicité: à la façon sauvage et naïve dont l´herbe pousse. La poésie, je le dis, est l´acte du plus simple. Elle est soit le fait d´une éruption, d´une irruption brutale de l´enfoui dans notre plein jour de « civilisés », c´est-à-dire d´amputés définitifs d´une dimension en nous qui est la plus créatrice et que la « civilisation » à pour principale mission de tuer, soit elle est, la poésie, un retour à pas lents, par chemins et sentiers contemplatifs, vers le pays silencieux de l´origine: de toute façon il s´agit, pour qui s´accomplit lyriquement dans la violence élémentaire ou dans le recueillement propitiatoire, de se débarrasser de tout l´encombrant et de tout l´inutile pour satisfaire à l´essentiel. Orphée regroupe autour de lui les animaux et jusqu´aux plus fauves d´entre eux, c´est-à-dire autant de pouvoirs simples. Simple, donc, mais non primitive, la poésie avance le visage nu devant le point du jour: en ce sens, elle est première. Il me semble que la quête de Roger Garaudy depuis toujours s´identifie à cette recherche, chez quelques-uns urgente et impérative, de cela qui est le jour d´avant, jour premier qui fut, rêve-t-on, justice et justesse et paix entre les hommes, justice et justesse et paix entre le cœur de l´homme et sa conscience - au double sens intellectuel et moral du mot conscience -, harmonie et paix et justesse entre le cœur de l´homme et le cosmos.
Caractéristiques
Nb Page 232
Dimensions 15 cm x 21 cm x 3 cm
Couverture Relié
Date de Parution 1 juin 1996
Editeur L´Aire Editions
Poids 0.739
EAN13 9782881080067
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