Narration du déluge

Une voix. Celle du poète marocain • Abdellatif Laabi. Un texte imprimé noir sur blanc. Un livre-voix auquel répond un livre d'images. Un dialogue entre images et textes, donc une double narration, graphique et littéraire, composant les planches d'une première exposition. Une voix traverse ce livre. Elle surgit du désert ou d'un quelconque ailleurs ? Profératrice, elle dénonce le présent insupportable, mais elle prédit le futur antérieur. De nouvelles mutations sont à venir ; nous sommes au temps « neuf des 'préhistoires. » Cette voix répond à d'autres voix auxquelles elle fait écho. Elle est de même nature de même raison et déraison, de même invective mais de même nécessité. Ces voix révisent i'Histoire. Elles en proposent de nouvelles narrations et de nouvelles images. Entre Marat, « l'ogre vomi par les enfers», le Père Duchesne, « Homère de l'ordure», Peter-Paul Zahl, le «terroriste» allemand, Michèle Lalonde, la Québécoise « au pays sans Histoire», c'est un commun langage qui se fait entendre ; malgré leurs différences et leurs origines distinctes, ces « parlures » ont même force de vie et de persuasion. Elles ont pouvoir de nous déranger.