L'Art du commensal traite des règles que doit observer le commensal, le compagnon de table (nadîm). Au Xe siècle, à l'époque de l'auteur, la munadama était un véritable métier exigeant un savoir-faire transmis de père en fils. Celui qui l'exerçait rivalisait avec d'autres figures majeures de la cour : poètes, musiciens, astrologues, chanteuses, secrétaires… Comme eux, il n'était pas forcément de noble extraction. Seuls son talent et ses capacités intellectuelles, sa connaissance du Coran, de la poésie, de la musique, du chant, du jeu d'échecs, de la jurisprudence déterminaient son statut et pouvaient lui valoir les plus hauts rangs. Cependant, un choix minutieux s'imposait, car le commensal représentait une sorte de "reflet" de son maître, un confi dent du calife qui entendait et voyait ce que le vizir lui-même ne devait pas entendre ni voir. Il jouissait de ce fait d'une certaine liberté d'expression, mais il avait intérêt à rester discret. Il était celui qui savait tout mais n'exerçait aucun pouvoir.Poète du Xe siècle, Mahmud b. Husayn Kushajim naquit à Ramla et vécut à Mossoul, puis à Alep, dans l'entourage du prince Sayf al-Dawla. Il fit plusieurs voyages en Egypte, à Bagdad, à Damas, à Jérusalem, et fut l'un des inventeurs de la poésie célébrant la nature, porté surtout sur la description des jardins, des fleurs, de l'eau, des arbres. Secrétaire ou rédacteur, astrologue, cuisinier, il à écrit un précieux traité de cynégétique, Al-Masayid wa al-matarid, ainsi que des Rasa'il (épîtres), un Khasa'is al-tarab (Les Particularités du chant), un Kitab al Tabîkh (Le Traité de cuisine), un Kanz al-Kuttab (Le Trésor des secrétaires), tous perdus.
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