Le Soudan en question

Le plus passionnant des terrains de recherche en science sociale, à la charnière de l´Afrique arabisée et de l´Afrique noire, le Soudan connaît, avec la découverte et l´exploitation du pétrole, la plus atroce des guerres civiles du monde contemporain. Au Sud, mais également à l´Ouest et à l´Est, les frontières de l´État souverain se brouillent. En plus des forces armées du gouvernement central islamiste et du principal mouvement de rébellion du Sud, les recompositions prennent des formes inattendues où se mêlent des milices de « défense populaire », des milices armées tribales, des ONG humanitaires, des Églises et une organisation de secours alimentaires, qui intervient en période de famine au nom de l´ONU. Comme si le désordre permanent était nécessaire à la préservation des hégémonies politiques. Pourtant, lors de la proclamation de l´État indépendant, le 1 er janvier 1956, les élites au pouvoir et leurs opposants avaient une culture politique et des pratiques démocratiques. Constitué dès le début du XlXe siècle, l´État gérait un gigantesque domaine irrigué cotonnier dont la production était évacuée par chemin de fer jusqu´à la mer Rouge. Métayers, cheminots, professionnels et « diplômés» jouaient un rôle de contre-pouvoir au niveau central. Dans les campagnes, le lien social se maintenait dans le cadre de la confrérie musulmane et/ou de la tribu. Nomades et sédentaires étaient régis par des droits coutumiers qu´ils reconnaissaient. Mais le Sud, soit un tiers du territoire, soumis dans le passé aux ponctions destinées à la traite de l´ivoire et des esclaves, administré séparément à l´époque coloniale, est travaillé par un mouvement alors séparatiste. D´origine égyptienne, Didar Fawzi-Rossano s´est d´abord intéressée à l´histoire du Soudan dans le cadre de sa participation à la lutte contre l´occupation britannique de la Il vallée du Nil» à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Interpellée par les problèmes du développement dans les pays anciennement dépendants, après son soutien à la lutte de libération nationale Algérienne, elle entreprend et présente une thèse de doctorat d´État sur le sujet à partir du cas soudanais. Recommencée après une décennie d´accalmie, la guerre civile Sud-Nord s´est faite particulièrement meurtrière depuis 1983 et se traduit par des millions de morts et de déplacés. Mais des forces vives œuvrent à l´intérieur et à l´extérieur du Soudan pour que le dialogue l´emporte sur les appétits de pouvoir et d´argent. C´est par solidarité avec ces forces vives que Didar Fawzi-Rossano revient sur les dynamiques internes qui, avec l´aide des opinions publiques régionales et de la communauté internationale, permettent d´espérer la fin du cauchemar des populations civiles qui paient le prix de la guerre.
Le plus passionnant des terrains de recherche en science sociale, à la charnière de l´Afrique arabisée et de l´Afrique noire, le Soudan connaît, avec la découverte et l´exploitation du pétrole, la plus atroce des guerres civiles du monde contemporain. Au Sud, mais également à l´Ouest et à l´Est, les frontières de l´État souverain se brouillent. En plus des forces armées du gouvernement central islamiste et du principal mouvement de rébellion du Sud, les recompositions prennent des formes inattendues où se mêlent des milices de « défense populaire », des milices armées tribales, des ONG humanitaires, des Églises et une organisation de secours alimentaires, qui intervient en période de famine au nom de l´ONU. Comme si le désordre permanent était nécessaire à la préservation des hégémonies politiques. Pourtant, lors de la proclamation de l´État indépendant, le 1 er janvier 1956, les élites au pouvoir et leurs opposants avaient une culture politique et des pratiques démocratiques. Constitué dès le début du XlXe siècle, l´État gérait un gigantesque domaine irrigué cotonnier dont la production était évacuée par chemin de fer jusqu´à la mer Rouge. Métayers, cheminots, professionnels et « diplômés» jouaient un rôle de contre-pouvoir au niveau central. Dans les campagnes, le lien social se maintenait dans le cadre de la confrérie musulmane et/ou de la tribu. Nomades et sédentaires étaient régis par des droits coutumiers qu´ils reconnaissaient. Mais le Sud, soit un tiers du territoire, soumis dans le passé aux ponctions destinées à la traite de l´ivoire et des esclaves, administré séparément à l´époque coloniale, est travaillé par un mouvement alors séparatiste. D´origine égyptienne, Didar Fawzi-Rossano s´est d´abord intéressée à l´histoire du Soudan dans le cadre de sa participation à la lutte contre l´occupation britannique de la Il vallée du Nil» à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Interpellée par les problèmes du développement dans les pays anciennement dépendants, après son soutien à la lutte de libération nationale Algérienne, elle entreprend et présente une thèse de doctorat d´État sur le sujet à partir du cas soudanais. Recommencée après une décennie d´accalmie, la guerre civile Sud-Nord s´est faite particulièrement meurtrière depuis 1983 et se traduit par des millions de morts et de déplacés. Mais des forces vives œuvrent à l´intérieur et à l´extérieur du Soudan pour que le dialogue l´emporte sur les appétits de pouvoir et d´argent. C´est par solidarité avec ces forces vives que Didar Fawzi-Rossano revient sur les dynamiques internes qui, avec l´aide des opinions publiques régionales et de la communauté internationale, permettent d´espérer la fin du cauchemar des populations civiles qui paient le prix de la guerre.
Caractéristiques
Nb Page 304
Dimensions 14 cm x 20,5 cm x 2,6 cm
Couverture Broché
Date de Parution 24 avr. 2002
Editeur Table Ronde Editions
Poids 0.365
EAN13 9782710324904
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