Napoléon et l'islam

« J’aime l’islam, je vénère le Prophète, je respecte le Coran. » « La religion de Mahomet est la plus belle. » Ainsi parlait Napoléon, seul dirigeant français de l’Histoire à avoir prononcé la profession de foi musulmane. Affabulateur ou sincère ? Chrétien ou musulman ? Cet islamophile massacra pourtant les Égyptiens et les Palestiniens qui s’opposaient à son invasion. Ce chantre du « réveil arabe » provoqua en Haute-Égypte le premier soulèvement interarabe contre l’impérialisme européen, mené par un héros marocain oublié, Mohammed al-Jilani, à la tête d’une armée de Bédouins du Hedjaz.

Il tenta de s’accorder avec le chérif de La Mecque contre les Britanniques. C’est une histoire singulière, tissée de séduction et de répulsion, que raconte ce livre fondé sur des sources européennes et arabes souvent négligées ou mal interprétées. Récusée malgré les preuves, incomprise ou au contraire revendiquée, la fascination de Napoléon pour l’islam fait de lui un révélateur des passions françaises autour de cette religion et de ses adeptes, une question qui résonne jusqu’à aujourd’hui.

De son enfance à Sainte-Hélène, l’Empereur n’a cessé d’être tenté par l’islam et par l’Orient — mais lesquels ? Il a tenté de concilier cette attirance avec son héritage culturel et religieux, sans toujours être compris de sa postérité. Louis Blin éclaire cet itinéraire singulier dans un ouvrage enrichi de reproductions d’illustrations d’époque.