C´est sans doute à travers ses multiples relations à l´écriture, comme langage, qu´il est possible d´entrevoir clairement les connotations érotiques que R. Barthes nourrit et entretient avec ce registre qu´il considère comme vital. Pour lui, le langage écrit reste l´objet permanent d´un dévouement et d´un attachement que rien n´a pu troubler durant son existence. Il ne s´agit pas chez lui d´une sorte de respect instrumental que l´ouvrier réserve à ses moyens techniques d´action, mais d´un véritable rituel idolâtrique que la pratique scripturale aiguise. Un peu partout à travers sa production, il est facile d´assister à la naissance et au développement protéiforme de ce véritable contrat d´amour qui le noue littéralement, presque viscéralement, au langage. Pour rendre ce propos aussi clair qu´il le mérite, il convient de faire remarquer que pour R. Barthes, la distinction langage/écriture n´est ni fondamentale, Qi nécessaire dans la mesure où une profonde synonymie les noue dans une sorte de projet unitaire. D´ailleurs, pour un écrivain qui à délibérément, et sans appel, choisi de consacrer sa vie à cette interminable -déclaration d´amour au langage, l´écriture y constitue à la fois la part du diable et celle d´Eros.
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