Tirza

-Musso, surtout s´amusait à me donner l´accolade chaque fois que j´allais m´accouder au comptoir, collant, sa joue rugueuse contre ma barbe, jouant à s´enquérir de mes nouvelles comme si je débarquais tous les jours d´une autre planète: et cette petite farce déridait tout le monde. C´était un jeune homme assez extravagant: une tête aussi oblongue qu´une courge et des yeux continûment rieurs (...). J´acceptais volontiers ses fredaines parce que, malgré sa méchanceté apparente, je sentais en lui un cœur chaud et généreux, une droiture de bandit sans faille. On l´appelait Musso, du nom d´un personnage obscur qu´il admirait et dont il parlait fréquemment comme d´un maître à penser», Un jeune émigré redécouvrant le pays natal dont il à été sevré précocement un étudiant promu en bohémien, une belle orpheline que les vicissitudes de la vie ne ménagent guère: Mansour, Musso, Fatma et les autres sont les «enfants» de Tirza, petit hameau perdu dans les dunes du désert. Tous s´attachent à des valeurs qui semblent anachroniques dans une société où seul «l´affairisrne- est de rigueur. Seuls connaissent un certain bonheur ceux qui sacrifient tout à l´argent, ceux qui vendent du rêve ou encore qui emboîtent le pas à Shéhérazade en réinventant les contes du passé et de l´avenir. Ali Abassi est né en Tunisie. Il enseigne la littérature française à l´Université de Tunis. Tirza est son premier roman de langue française. Il est également l´auteur de plusieurs essais littéraires.