Abû Kabîr al-Hudhalî (VIe-VIIe siècles) est, avec Abû Dhu'ayb, le plus célèbre poète d'une tribu du Hedjaz, les Hudhayl. Son dîwân ne comporte que ces quatre poèmes qui s'adressent tous à sa fille Zuhayra, à qui il livre une poignante méditation sur la vieillesse et la mort. S'ils commencent toujours par une description des affres du grand âge, chacun d'eux se prolonge par un thème particulier. La disparition prochaine du poète lui rappelle l'intrépide guerrier qu'il fut, en des scènes éblouissantes qui sont autant de symboles de la mort. L'ensemble compose le tableau d'une Arabia infelix, fondamentalement tragique On conçoit que cette poésie ait fasciné les poètes européens préromantiques - tel Goethe qui adapta dans le Westöstlicher Divan (1819) le célèbre "chant de vengeance" de Ta'abbata Sharran, dont l'histoire (ou la légende) est intimement liée à la tribu des Hudhayl - ou romantiques, comme Victor Hugo qui, dans une note des Orientales (1829), donne vingt et un extraits de textes de poètes arabes archaïques, dont beaucoup de la tribu des Hudhayl, que lui à fournis Ernest Fouinet.
Rédigez votre propre commentaire