Au début du XIIIème siècle, quand Guibert de Nogent parle du Prophète (SAW) dans ses "Gesta Dei per Francos", il dénature son nom et rapporte à son sujet des choses puisées dans les verbiages de la rue. Mais il ne trouve aucun scrupule en cela, du moment que « l'on parle de quelqu'un dont la méchanceté est, de toute façon, sans bornes », dixit. Dans sa célèbre "Divine Comédie", Dante ne fait pas mieux, puisqu'il classe le Prophète (SAW) dans le premier cercle des damnés de l'enfer. Luther ne fut pas en reste, puisque malgré sa réforme qui doit beaucoup aux emprunts de l'Islam - notamment le rejet de l'iconographie et des intermédiaires entre l'homme et Dieu - il continuait à voir en le Prophète (SAW) un imposteur, et en son Livre, le Coran « un Livre maudit, honteux, désespérant, rempli de mensonges, de fables, de toutes sortes d'horreurs ! » Les orientalistes contemporains n'échappent pas à cette règle, loin s'en faut car les préjugés Moyen Ageux restent vivaces, épidermiques, irrationnels et idéologiques. Pourtant, il existe des penseurs, écrivains, savants, philosophes, Hommes politiques ou non et même des hommes de religion, qui ont écrit sur le Prophète (SAW) de belles choses et ont fait preuve, dans leurs témoignages, d'une impartialité admirable et d'une rigueur scientifique qui leur font honneur. Les témoignages cités dans cet ouvrage donnent un aperçu de ce dont est capable l'Homme, quelle que soit sa croyance et/ou son idéologie lorsque que son esprit de tolérance, d'exigence d'impartialité l'emportent sur le fanatisme, l'aveuglement, le chauvinisme et l'extrémisme. Ces témoignages qui font honneur à leurs auteurs nous font oublier ce que nous voyons et entendons aujourd'hui comme manifestations d'hystérie, d'intolérance, de préjugés et de mépris de tout ce qui est sacré, dans un monde supposé être celui de la liberté de pensée,ou la coexistence et la pluralité sont élévés au moins théoriquement au rang de paramètres incontournables de toute société qui se respecte.La foi n'est-elle pas un des droits fondamentaux de l'homme, voire le droit le plus fondamental et le plus intime ? Ces nouveaux croisés de la pensée, qui se montrent hostiles à tout ce qu'ils ne comprennent pas et à tout ce qui ne cadre pas avec l'image d'Epinal qu'ils se font des événements et de leurs auteurs, doivent bien réfléchir à ces mots pleins de sagesse du philosophe Spinoza qui fut lui-même victime de l'incompréhension et de l'injustice de ses coreligionnaires juifs : « Afin de garder en science politique la même liberté d'esprit que celle dont nous avons l'habitude en mathématique, j'ai pris soin de ne pas tourner en ridicule les agissements humains, de ne pas les déplorer ni les maudire, mais de les comprendre. »
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