En donnant à son livre le titre d´Arabesque, Mireille Calle ne nous dévoile pas seulement le premier degré d´une écriture qui, sinueuse et itérative, dessine de fascinants motifs. Elle nous montre comment le regard, sitôt qu´il approche et fixe le plus infime détail (ici, l´architecture d´une cité orientale, le vitrail d´un temple, un jeu de dominos ou le visage d´une femme qu´on apprête pour quelque cérémonie...), est amené à composer et recomposer une réalité toujours plus mouvante, plus métamorphique. Dans ces pages se jouent des drames silencieux, passent des personnages dont jamais l´existence n´est avérée, mais que les phrases, pourtant, enserrent dans de savants entrelacs, Et c´est sans doute ce mouvement, de l´infiniment précis au plus fantasmatique, qui confère au texte de Mireille Calle sa singulière beauté.
Rédigez votre propre commentaire