Ce sont des jours que je voudrais inviter aujourd´hui dans ce roman. Ils sont restés accrochés dans les branches, parmi les autres. Je sais qu´à chaque fois que quelqu´un naît, à la seconde même, tous les jours qu´il vivra viennent se présenter à lui. Ils guettent sa respiration, ils l´honorent, lui souhaitent la bienvenue. Ils restent un moment à voleter dans la chambre, et fouaf, ils disparaissent, dans un bruissement de papillons. Et très lentement, heure par heure, ils reviennent, l´un après l´autre, comme s´ils étaient des étrangers, comme s´ils étaient tout neufs. Je voudrais à mon tour les honorer, entrez, entrez, il y à encore de la place, je vous reconnais. Ces jours portent en eux la même interrogation, le même scénario inexpliqué. Quelque chose d´un arrachement, d´une absence, mais aussi d´une vraie joie d´exister. Et si je les reconnais si vite, c´est qu´ils me poursuivent, ne me laissent jamais en paix, ils se cachent dans ma voix et dans mes nuits. Leur agencement ne relève que du hasard, du jeu, de l´aléatoire, du plaisir. C. F.
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