La singulière conversion de Louis Massignon à l'âge de vingt-cinq ans dans les circonstances dramatiques relatées par son fils Daniel (Le Voyage en Mésopotamie et la Conversion de Louis Massignon en 1908, Ed. du Cerf, 2001) à eu comme témoin privilégié un carme de Bagdad d'origine libanaise, le père Anastase (1866-1947). Ce prêtre, un religieux carme érudit de langue arabe, fut son compagnon au cours du long voyage qui le ramenait en France - une figure de " l'archange Raphaël sur le chemin du jeune Tobie " comme il le dira quelques années plus tard. Il l'accompagna jusqu'en Bretagne chez ses parents dont il fit leur connaissance. Ces lettres de Louis Massignon et de sa famille adressées au père Anastase s'inscrivent dans l'histoire de cet événement déterminant qu'est le " retour " de Louis à l'Eglise catholique et à la foi de son enfance. Elles reflètent l'intimité et la richesse des rapports familiaux : Marie Massignon, sa mère, écrit que sa présence lui était " redevenue aussi douce que lorsqu'il était tout jeune ". Echanges spirituels et intellectuels d'une grande profondeur, elles témoignent de l'une de ces amitiés qui ont façonné la carrière naissante de ce grand savant orientaliste du XXe siècle. Ce manuscrit inachevé de Daniel Massignon à été complété et préfacé par le père Maurice Borrmans, professeur à l'Institut pontifical d'études arabes et islamiques (PISAI) à Rome.
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