"Le sionisme se voulait une révolution. Comment, au cours du demi-siècle qui précède l´Indépendance d´Israël en 1948, le mouvement travailliste a-t-il conjugué les exigences du mouvement national, particulariste, avec celles, universalistes, du socialisme? Le travaillisme, qui à exercé le pouvoir politique jusqu´en 1977, puis depuis lors par éclipses et épisodes, à toujours défendu la propriété privée des moyens de production afin de s´assurer l´appui de la bourgeoisie dans la renaissance nationale et la construction du pays. De fait, dès le début des années vingt, les principes socialistes cèdent le pas à l´aspiration nationale, et l´aspiration à l´égalité devient vite un mythe mobilisateur, pas un principe organisateur. En sorte que l´expérience du kibboutz demeure confinée au secteur agricole, et que, de la période pré-étatique jusqu´à aujourd´hui, les écarts sociaux sont toujours allés grandissant en Israël. La "" révolution sioniste "" fut une révolution nationale - culturelle et politique - et non pas un effort vers une société autre : telle est la leçon de cette étude minutieuse dont la parution fut un ébranlement en Israël."
Rédigez votre propre commentaire