""" Rouler! Rouler dans Bagdad, indéfiniment, sans vraie raison, si ce n´est que tu veux voir, voir ce qui se passe, même s´il ne se passe rien de sensationnel. Tu ne te lasses pas de regarder à quoi ressemble une ville morte, figée dans la peur, une ville où personne n´est censé se promener. Rouler dans cette ville, c´est se laisser aller à l´envoûtement du spectacle qui défile devant tes yeux, comme au cinéma. Sauf que tu es à Bagdad-la-mystérieuse, Bagdad-la-maudite, Bagdad l´oubliée. Rouler à défaut de pouvoir faire autre chose, rouler pour se convaincre qu´on existe, que la ville n´est pas un mirage, qu´elle fonctionne cahin-caha et que tu en témoigneras. Rouler, ici, c´est comme prendre un tranquillisant, ou un excitant, ou peut-être bien les deux, ça dépend. Car rouler c´est se perdre, et c´est aussi se laisser aller à franchir courageusement d´invisibles frontières "".""Dans les rues de Bagdad, le temps de survie d´un Occidental laché sans protection est de 12 minutes"", pouvait-on récemment entendre dans un reportage d´Envoyé spécial sur l´Irak. à deux reprises en 2007, et pour la quatrième fois en trois ans, Anne Nivat est restée plusieurs semaines dans cette ville. Elle à choisi de vivre non protégée pour pratiquer au plus près son métier de reporter. Après la Tchétchénie et l´Afghanistan, la journaliste sillonne l´Irak décomposé, un seul souci en tête : faire parler ceux que l´on n´entend jamais. Ses livres sont tous Publiés chez Fayard."
Rédigez votre propre commentaire