Il existe dans le monde musulman des formes de propriété qui ne sont ni privées ni publiques : ce sont les biens musha, biens communs entre des ayants droit. On connaît aussi le fina (terrains entourant les immeubles et gérés collectivement par les mitoyens), les habûs et les waqf-s, fondations charitables établies au profit des membres de la communauté et entretenues grace aux revenus, qui leurs sont définitivement concédés, d´établissements rapportant de l´argent... On à étudié, dans la présente livraison, les aspects juridiques comme les réalisations historiques de ces biens collectifs. L´organisation socio-économique tribale à souvent semblé en opposition, en revanche avec l´intérêt des pouvoirs centraux, dans l´Empire ottoman comme dans les Etats coloniaux ou modernes. Quant aux « fondations inaliénables » que furent les habûs ou les waqf-s, elles ont pu être l´occasion pour les différentes communautés (musulmane, chrétienne ou juive) de mettre en place et de défendre leur contrôle sur l´espace. Croisant l´étude du fiqh avec celle des pratiques sociales dans différents lieux du Maghreb à l´Inde musulmane, à différentes époques, depuis les premiers instants de la conquête musulmane au VIIe siècle jusqu´à nos jours, cette livraison de la REMMM concerne aussi bien les historiens que les sociologues et les politologues dans la mesure où les questions de propriété et de gestion des biens collectifs constituent, encore aujourd´hui, des enjeux politiques et sociaux.
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