William Sportisse, né en 1923 à Constantine, grandit dans le Camp des oliviers, quartier populaire et mixte d´une ville profondément divisée par les barrières coloniales. Élevé dans une famille juive autochtone, française par le droit mais de culture judéo-arabe, et guidé parla trajectoire de son frère aîné, Lucien, pionnier des luttes anticoloniales assassiné par la Gestapo à Lyon en 1944, il choisit très tôt le camp d´une Algérie décolonisée et socialiste. D´une guerre à l´autre, ce camp le mène de l´action souterraine antifasciste sous Vichy à la coordination des réseaux clandestins du Parti communiste Algérien à Constantine durant sept années de la guerre d´indépendance, en passant par la direction d´une émission de radio en langue arabe à Budapest, considérée dès novembre 1954 par le gouvernement français comme l´une des responsables du déclenchement de l´insurrection Algérienne. Devenu citoyen de l´Algérie indépendante, il connaît à partir de 1965, comme nombre de ses camarades, les tortures et prisons d´un régime autoritaire dont les communistes tentent avec difficultés de réorienter la marche, avant que l´explosion des années 1990 ne le contraigne à l´exil. À travers le prisme d´une personnalité militante confrontée à des documents d´archives jusqu´ici inexplorées, ce livre d´entretiens déploie autour d´un parcours minoritaire des pans méconnus de l´histoire sociale et politique de l´Algérie (post) coloniale.
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