"L´armée française, et plus particulièrement son encadrement supérieur, n´a pas tout accepté des dérives de la guerre contre-révolutionnaire en Algérie, en particulier l´emploi de la torture comme pis-aller des moyens de renseignement. À l´inverse d´une idée reçue, la leçon de la guerre d´Algérie, victoire militaire sur le terrain mais défaite morale et politique, à longtemps hanté les cénacles du haut commandement. Quelles étaient alors les voix pour désavouer la torture et protester de l´intérieur, afin de ne pas cautionner l´irresponsabilité ? Qu´ils soient de confession catholique ou d´obédience marxiste, qu´ils agissent au nom de leur seule conscience ou au nom de l´éthique de l´officier, certains ont en effet dénoncé à l´époque, et même après la bataille d´Alger, les pratiques contraires aux traditions de l´armée, la banalisation voire l´""institutionnalisation"" de la torture, au moment même où le général de Gaulle ordonnait la cessation des exactions en Algérie. Il y à donc bien eu un débat, de façon feutrée certes, et cet ouvrage entreprend de l´exposer et de l´analyser. Hors de toute polémique, en croisant les sources - archives, fonds privés... -, ce travail livre le fruit d´une longue enquête auprès de cadres d´active et de réserve, au temps des derniers gros bataillons d´une République engagée dans un conflit dont personne ne voulait. Jean-Charles Jauffret est agrégé d´histoire, docteur ès lettres et spécialiste de l´histoire militaire coloniale. Il est professeur des universités à l´IEP d´Aix-en-Provence et dirige un programme de recherches ""Algérie"" au sein de l´UMR 5609, ESID, du CNRS. Il à publié de nombreux ouvrages et colloques sur la guerre d´Algérie, dont Soldats en Algérie 1954-1962, édité en 2000 aux éditions Autrement."
Rédigez votre propre commentaire