Allah prit une poignée de vent, raconte la légende, et en créa un cheval auquel il dit : « J´ai attaché aux crins de ton front le succès, je t´établis roi des quadrupèdes domestiques. » L´Orient est en effet le berceau de quelques-uns des meilleurs chevaux : l´akhal-téké en Asie centrale, le barbe en Afrique du Nord et, bien sûr, l´archétype de l´espèce, le pur-sang arabe. De Marrakech à Samarcande, le cheval, symbole de noblesse, de droiture et de bravoure, devint l´infatigable auxiliaire des conquérants, l´idéal compagnon d´armes, de chasse et des jeux princiers. Paré de toutes les vertus, objet parfois de superstitions, il à inspiré une abondante littérature arabe - poésie ou manuels d´hippiatrie dits traités de furûsiyya -, et de riches miniatures, principalement persanes ou mogholes. Au XVIIIe siècle, l´Occident est à son tour conquis : tout en contribuant à la création ou à l´amélioration d´autres races, les chevaux d´Orient font leur entrée dans les plus grandes cours d´Europe, avant d´inspirer les peintres orientalistes par l´élégance de leurs formes. Aujourd´hui comme hier, c´est dans le respect des traditions ancestrales que les Orientaux continuent à célébrer ces nobles coursiers, « buveurs de vent ».
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