Né à Fès, en 1942, Abdellatif Laabi est l´un des écrivains marocains les plus importants de sa génération. Il fonde en 1966 la revue Souffles, qui à joué un rôle considérable dans le renouvellement de la culture au Maghreb. La revue est interdite en 1972 et Laabi emprisonné. Libéré huit ans plus tard, il s´exile en France en 1985. Son œuvre plurielle (poésie, roman, théatre et essai) prend au fil des années la place première qui est la sienne.« Avec ces « Chroniques de la citadelle d´exil », Laabi nous donne un nouveau témoignage sur la prison. Des lettres qui sont des documents bruts, une douloureuse radiographie de la vie quotidienne dans les geôles marocaines. Pour combattre sa solitude, et dirait-on pour la nier, le prisonnier s´accroche à deux étoiles qui n´ont cessé de scintiller en lui : l´amour et le travail de l´esprit. Ce livre raconte, au jour le jour, l´histoire d´un couple interdit, déchiré : il ne leur reste que le langage, que les mots et le papier pour vivre leur passion, comme si le simple fait d´écrire l´amour le rendait encore plus absolu. Quant aux activités de l´esprit, Laabi y à trouvé un formidable refuge : c´est un pied de nez à ses gardes-chiourme, un jardin au cœur du cachot où se rencontrent les voix fraternelles d´Aragon, de Nazim Hikmet, de Gorki, de Neruda, de Maïakovski. Jamais la vie, jamais l´intelligence ni la liberté n´ont vibré aussi fort que dans ce livre né de l´injustice et de l´oppression. » (André Clavel, Le Journal de Genève).
Rédigez votre propre commentaire