Le titre de cet ouvrage nous avait tout dAbord favorablement impressionné, parce qu’il contenait le mot de « transmigration » et non celui de « réincarnation », et aussi parce qu’il faisait supposer que les conceptions modernes avaient été entièrement laissées de côté. Malheureusement, nous nAvons pas tardé à nous apercevoir que la question était étudiée en réalité, non point « dans les Livres sacrés de l’Inde ancienne », mais tout simplement dans les interprétations qu’en ont données les orientalistes, ce qui est entièrement différent. De plus, peut-être à cause de l’insuffisance du mot « ame », qui peut désigner à peu près indifféremment tout ce qui n’est pas « corps », c’est-à-dire des choses aussi diverses que possible, lAuteur confond constamment la « transmigration », ou les changements d’états d’un être, avec la « métempsychose », qui n’est que le passage de certains éléments psychiques inférieurs d’un être à un autre, et aussi avec la « réincarnation » imaginée par les Occidentaux modernes, et qui serait le retour à un même état. Il est curieux de noter que ce terme de « réincarnation » ne s’est introduit dans les traductions de textes orientaux que depuis qu’il à été répandu par le spiritisme et le théosophisme ; et nous pouvons affirmer, que, s’il se trouve dans ces textes certaines expressions qui, prises à la lettre, semblent se prêter à une telle interprétation, elles n’ont qu’une valeur purement symbolique, tout comme celles qui, dans l’exposé des théories cycliques, représentent un enchaînement causal par l’image d’une succession temporelle.
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