« Voyez, mes amies, ce n´est pas un pari, mais une mission que je dois m´imposer pour sauver ce qui reste. Cesser cette errance qui me fatigue et savoir où j´en suis, savoir où je peux m´arrêter, savoir quelle direction prendre. Ne plus faire semblant. Dans cette avalanche de souvenirs assaillants, agressifs maintenant, je pioche. Je t´ai prévenue, Constantine, je vais creuser. Tu m´as fait trop longtemps tourner la tête. Tu veux faire de moi une folle girouette ? »C´est ainsi que la narratrice interpelle la ville de son enfance dont elle se sent aujourd´hui comme exilée. Au début du roman elle lui adresse comme un défi : elle parlera d´elle, de son histoire, de ses rues, de ses habitants.C´est bien de mémoire qu´il s´agit ici, puisque cette femme, avec courage - car cela ne se fait pas sans douleur -, va oser convoquer son enfance, plonger dans le passé.Évocation des moments d´insouciance, du temps de l´innocence sur fond de guerre d´Algérie, son récit, tissé de réminiscences, prend aussi parfois une vraie dimension documentaire, mentionnant les métiers disparus, les quartiers et traditions, la bigarrure propres à cette ville.Najia Abeer est née en 1948 à Constantine. Professeur d´anglais, elle vit et travaille à Alger. Constantine... est son premier roman
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