Ces deux relations d'ambassade sont bien plus que des rapports diplomatiques, comme on les pratique de nos jours.La première est celle d'Alî Efendi (1797-1802). Elle consigne les impressions, les jugements, les réflexions d'un seigneur ottoman, libéral et bienveillant, dont l'étonnement est tempéré par la condescendance. Il y est question, notamment, de l'expédition de Bonaparte en Egypte, dont les préparatifs avaient cependant échappé à l'ambassadeur, berné par le redoutable Talleyrand. Le texte est suivi d'une note particulièrement importante, dans la mesure où elle constitue la plus ancienne description par un Turc (et probablement par un Oriental) de la Révolution française. La seconde relation, rédigée par Abdürrahim Muhibb Efendi, fournit une synthèse de ses observations en France, de 1806 à 1811. Elle est remarquable par le parti pris résolument moderne de l'auteur, délaissant les descriptions frivoles pour se concentrer sur ce qui faisait, selon lui, la force de la France : l'administration efficace (et son corollaire le service public) et l'esprit scientifique (et son application dans l'industrie).
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