Dans cette œuvre, nous pouvons mieux comprendre quelle fut sa propre conception de l´Histoire car Ibn KHALDUN y traite des civilisations distinctes, des dynasties et des pouvoirs d´état, des villes ou des hameaux, des arts ou des sciences. Il analyse les multiples phénomènes idéologiques, politiques, économiques ou sociologiques que nous pouvons rencontrer dans l´entrelacs complexe de la société humaine. L´exposé de la Muqaddima présente un fil conducteur rigoureux reposant sur d´innombrables sources. L´un des aspects qui caractérisent la Muqaddima est qu´elle apporte une série de concepts généraux applicables à n´importe quel ensemble de faits historiques jouissant pourtant de situations spatiales et temporelles différentes. Le propos de l´étude sur les sociétés qu´à réalisé Ibn KHALDUN est, surtout, celui de l´analyse historique. Cet historien, par ailleurs philosophe, économique et sociologue, appuie l´histoire, les faits tangibles et fait une distinction entre la sèche narration des faits -objet de l´historiographie- et celle de l´interprétation philosophique de ces mêmes événements. C´est grâce à la conservation de plusieurs manuscrits, certains d´entre eux rédigés du vivant de l´auteur, que nous est parvenue l´oeuvre d´Ibn KHALDUN. Le fait que plusieurs manuscrits de cette œuvre aient été conservés est très significatif. L´auteur acheva son étude aux alentours de 1378, sans pourtant cesser d´y ajouter plus tard et cela jusqu´à deux ans avant sa mort de nouvelles données Les éditions arabes commencèrent à être publiées à partir du XIXe siècle. La première version de la Muqaddimat fut imprimée à Bulaq, près du Caire, en 1857, et servit de base à presque toutes les éditions orientales postérieures. La première édition européenne complète de cette œuvre se publia pour la première fois à Paris en 1858.
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